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25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 10:11

Les affaires Snowden et Wikileaks nous ont fait découvrir un monde border line où le mépris de la transparence démocratique était un vrai squelette et où les peuples et les citoyens étaient traités comme du vulgum pécus ! Ce mépris des élites dirigeantes pour leurs propres concitoyens est le marqueur des nouvelles hiérarchisations qui se sont construites dans les sociétés et qui mettent à mal le principe même de toute démocratie. L’on peut, évidemment concevoir que la transparence ne puisse être totale du fait des stratégies de sécurité de chaque nation mais l’ampleur des dissimulations met les peuples hors jeu de leur avenir ! Le scandale de l’interdiction du survol de notre territoire par l’avion d’Evo Morales démontre, s’il en besoin, du caractère colonial de notre stratégie internationale, car cette humiliation n’eut pas été possible pour un chef d’Etat d’une nation européenne ! Il y a donc chez nos élites politiques une volonté d’étouffement de la vérité afin de ne pas faire partager au peuple les décisions concernant les relations internationales et mêmes les décisions importantes concernant la vie nationale. Les peuples exclus des décisions importantes en sont à se chamailler, dans les meilleurs des cas, sur des présentations fallacieuses de certaines réalités ! Il s’agit là de faire vivre un ersatz de démocratie dont se contente la plupart de nos concitoyens !

Les partis politiques actuels sont complices de cette situation, sont complices de cette désinformation généralisée des citoyens, sont complices de la désaffection majeure des citoyens pour la politique. Les élites politiques qui ont accès à une partie de la vérité ne la partagent pas, pour l’essentiel, avec leurs électeurs. C’est ce système qu’il s’agit de renverser ! Nous n’en prendrons qu’un exemple : la presque totalité des économistes en vue que ce soit Piketty, Krugman, Stiglitz, Larrouturou ou Généreux condamne, comme absurde, la politique suivie par l’UE !

Nous ne voyons reporter cette dénonciation que par très peu de nos parlementaires et par aucun de nos dirigeants et encore moins par les leaders de la droite. La plupart de ces élus sont conditionnés par une idéologie dépassée qui mène l’Europe à la catastrophe. Bien plus ils abandonnent leur pouvoir aux établissements financiers dont l’intérêt ne peut coïncider avec celui des populations. Alors que faire ? La seule solution est la formation réelle des électeurs, non pas leur conversion à telle ou telle idéologie, mais leur éducation à l’analyse politique, à l’élargissement de leurs données de réflexion sociale, à leur participation à des groupes d’analyses et de réflexion (think tank), à leur inclusion dans la vie de leur entreprise, à leur adhésion à des partis politiques.

Pour un tel programme il faut des conditions : donner plus de temps aux cadres politiques pour participer à ce programme par le non cumul des mandats, par la réduction des mandats électoraux, par la multiplication du nombre des nouveaux élus en réduisant le nombre de mandats dans le temps, par la mise à la disposition des citoyens de conseillers politiques dégagés des partis politiques, par l'élaboration de méthodes d’éducation politique qui ne soient inféodées à une doctrine politique, par l'ouverture d'école de la vie publique. Ce ne sont que des pistes mais il faut sortir notre pays de ce sortilège qui le conduit à répéter ses erreurs ; après nous évaluerons !

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 10:39

La communication politique est devenue une matière à part entière que l’on confie à des spécialistes qui ont pour charge d’imaginer un certain nombre de slogans suffisamment frappants pour intéresser et convaincre ceux à qui ils s’adressent. Mais ils ne sont que la transformation des annonces publicitaires qui soignent leur séduction et leur présentation pour amener à un achat ! Mêmes les communications des élus eux-mêmes doivent obéir aux règles « d’éléments de langage » qui si elles permettent la cohésion de la communication sont totalement démunies de spontanéité ce qui leur enlève une grande partie de leur crédibilité ! Le monde politique à l’image du monde marchand s’dresse donc à l’affect de leur cible et n’a aucune préoccupation pour la compréhension réelle de leur communication. On aurait pu s’attendre à une autre ambition de la politique, on aurait pu s’attendre à ce que le monde de la politique s’adresse, en premier lieu, à l’intelligence des citoyens. Mais la communication est devenue un art et une science qui se sont dégagées de toutes les notions d’éthique qui devraient être le lot de la politique ! Il n’est donc pas anormal que ce soient les meilleurs communicants quel que soit le contenu de leur langage, quels que soient les inexactitudes ou les mensonges de leur contenu, quels que soient les idéologies qu’ils sous tendent qui soient les plus écoutés et les plus efficaces ! Le résultat est que la communication politique est devenue une foire aux affaires qui n’a nullement pour but l’information honnête des citoyens sur la stratégie, l’idéologie, l’éthique et la finalité de leur formation politique, mais simplement une technique de racolage des électeurs par toutes sortes d’habiletés manœuvrières qui n’ont rien à voir avec de l’information. C’est une technique commerciale qui donne la priorité à l’emballage sur le contenu. Mais la contrepartie de cette façon de faire c’est le désintéressement progressif des citoyens pour le domaine politique et l’incroyable pauvreté de l’analyse politique de la plupart de nos concitoyens. L’expression « tous pourris » recouvre cette pauvreté de réflexion des citoyens et certains jalousent les rémunérations des élus alors qu’ils sont beaucoup moins bien payés que la plupart des cadres supérieurs des grandes entreprises et encore moins que les sportifs de haut niveau. De plus leur salaire devrait les mettre à l’abri des tentatives de corruption, ce qui nest hélas pas le cas ! Il n’en demeure pas moins que la vie politique est biaisée dans notre pays par l’incapacité des cadres politique à faire une véritable éducation des citoyens !

Nous avons, en France, une palette importante de penseurs politiques, d’économistes éclairés, de philosophes de la société, d’exégètes de l’histoire des sociétés et des doctrines politiques et nous nous retrouvons à parler de la politique, comme des hommes des cavernes débarquant sur la planète Mars ! Pendant la révolution française une partie non négligeable de la population pouvait parler de politique avec un certain bon sens et des convictions politiques particulièrement ancrées dans les réalités de la situation. Aujourd’hui quand on demande à certain sur quoi est basée son opinion sur un problème quelconque il est incapable de répondre avec logique et le flou de sa réponse est la marque de l'ignorance profonde des mécanismes qui l’ont conduit à cette opinion !

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 15:42

Le constat est affligeant pour cette idéologie imposée aux peuples du monde. Elle s’est répandue comme la peste moyenâgeuse avec un pouvoir d’infestation qui lui a permis de s’introduire dans les moindres recoins de la planète et de menacer la totalité de la population mondiale. Même les pays d’idéologie marxisante sont atteints inexorablement, les milliardaires s’y multipliant autant qu’ailleurs, la misère demeurant, par ailleurs à un taux intolérable ! D’ailleurs la Chine, est menacée d’un krach immobilier similaire à la crise des « subprimes » pour avoir voulu imiter le modèle américain, cette crise étant d’ailleurs une épée de Damoclès sur la totalité des économies mondiales. L’Afrique, continent particulièrement riche de ses ressources minières, pétrolières, agricoles et sylvestres voit son PIB augmenter rapidement sans que la condition de ses habitants soit améliorée de façon sensible du fait de la corruption de certaines de ses élites et de l’accaparement par des monopoles exogènes de la majorité de ses ressources. L’ultralibéralisme est un virus universel dont le traitement doit être administré avec vigueur et ténacité. Car l’ultralibéralisme dépossède les hommes de l’essentiel de leur pouvoir de décision sur leur propre vie, bien plus l’ultralibéralisme dépossède les hommes de la conscience de leur dépossession !

Qu’attendent donc les hommes pour reprendre en mains leur vie et leur destin ? Qu’attendent les hommes pour redevenir des êtres lucides et responsables ?

Qu’attendent donc les hommes pour redevenir des citoyens ? L’ultralibéralisme a injecté une toxine de déresponsabilisation mais les hommes possèdent en eux les moyens de se défendre et de réagir à cette toxine.

Dans notre pays où la trahison des clercs a permis la périclitation de notre situation économique, l’éclatement de la cohésion sociale, l’abandon du projet national dans l’imaginaire des peuples qui forment cette nation, le gommage du destin commun au sein de cet imaginaire, la première reprise en mains c’est de redéfinir le pacte républicain, de préciser le cadre de la justice sociale, de consolider le modèle social, de faire foi aux définitions des exceptions françaises, et d’en appeler à tous ceux qui ont permis le rayonnement de notre pays.

La seconde reprise en mains c’est la lutte contre la spéculation en raréfiant les outils et les produits dérivés de cette spéculation, en séparant de façon nette et infranchissable les banques d’affaires et les banque de dépôts, en créant un conseil d’incitation au financement de l’économie locale, en faisant la chasse intensive aux paradis fiscaux dont les plus actifs se trouvent aux frontières de notre pays, en dressant une barrière solide aux évasions fiscales par des mesures coercitives et drastiques, en harmonisant notre fiscalité pour permettre une réelle redistribution équitable.

La troisième reprise en main est le domaine de l’éducation, de la formation et de la culture en mettant tous les moyens pour faire de notre pays un pays où tous les citoyens seront à même d’apprécier leur environnement économique, international et culturel, où le beau ne serait pas accaparé par quelques élites.

La quatrième reprise en mains serait le domaine de l’économie en nous donnant les moyens d’avoir des industries de pointe, des startup, des valorisations de nos produits et de nos sites pour en faire un pays prospère.dans le cadre d'une Europe vraiment sociale renégociée et d'une politique énergétique soucieuse de la préservation de la planète.

Qu’attendent les hommes pour se mettre à la tâche ! Qu'attendent les hommes pour faire de ce pays un pays heureux , un pays convivial, un pays juste et harmonieux!

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 10:18

Qui a lu le rapport du GIEC, groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat, ne peut être que très inquiet sur les perspectives d’avenir de notre planète : le réchauffement climatique va en s’accélérant, ce réchauffement est indubitablement lié à l’activité humaine, les phénomènes climatiques causés par ce réchauffement sont plus nombreux et plus extrêmes, une hausse des niveaux des océans et des mers de plus de 1 mètre qui va causer des phénomènes migratoires insolubles, une insécurité alimentaire exacerbée, des risques sanitaires en hausse, des risques d’extinction des espèces accrus, des risques de conflits particulièrement majorés, un coût économique démesuré, un modèle énergétique obsolète et non adapté. Le développement débridé d’une économie productiviste est pour beaucoup dans cette situation catastrophique et cette économie est sous tendue par l’ultralibéralisme. Deux exemples : la disparition des abeilles dans certaine zones de la planète est liée à l’emploi intensif de pesticides dans une agriculture industrielle démentielle ; le développement de l’extraction du gaz de schiste qui va encore augmenter la production de gaz à effet de serre, principal facteur du réchauffement climatique. Les exemples pourraient être plus nombreux tellement la technostructure industrialo-financière ultralibérale est indifférente au sort de la planète des hommes.

L’ultralibéralisme détruit la planète mais elle détruit aussi les nations. Les délocalisations, les évasions fiscales, la raréfaction intentionnelle du travail, la destruction des modèles sociaux, l’étranglement salarial, les répressions syndicales, les atteintes aux structures rapprochées du pouvoir local, les pollutions nombreuses causées par des établissements obsolètes, la création de grands espaces politiques dépossèdent les nations de certains de leur prérogatives régaliennes dissolvent la nation dans des ensembles où les peuples ne ressentent plus l’imaginaire d’un projet commun et d’une communauté de destin ! A cette égard l’Europe ultralibérale et technocratique est un exemple propédeutique.

L’ultralibéralisme détruit les hommes dont les repaires sont floutés systématiquement. La misère gagne systématiquement et exponentiellement du terrain. Le logement devient un objet rare et particulièrement onéreux, les sans logis sont légions, les familles qui croulent sous les dettes se délitent et chassent les enfants, la surconsommation accroit la misère, le chômage dépersonnalise ceux qui en sont victimes, les systèmes éducatifs n’arrivent pas à rattraper l’insuffisance des structures familiales, les systèmes sociaux indispensables à la survie individuelle sont régulièrement rognés au nom de l’économisme, l’individualisme a pris le pas sur la solidarité dans ce système qui favorise la réussite individuelle sur la réussite du plus grand nombre. Hector Malot aurait de quoi écrire sur la dissolution des familles où certains enfants sont jetés à la rue et où d’autres font l’objet de querelles judiciaires qui ont pour conséquences une dose de déliquescence des personnalités et des troubles psychiatriques majeurs. Dans certains cas les parents accaparés 7 jours sur 7 et du matin tôt au soir très tard n'ont même plus le temps de parler à leur enfants tellement sont larges les horaires de travail imposés par le système ultralibéral. Ce système est par ailleurs squatté par les organisations mafieuses qui en profitent largement !

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15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 09:54

L’Ultralibéralisme a deux parrains célèbres : Margareth Thatcher et Ronald Reagan qui ont introduit la dérégulation générale de l’économie et l’abstention totale de l’Etat dans les rapports entre les salariés et le patronat. Dans les pays où les médiateurs sociaux, tels les syndicats, ont le pouvoir, non seulement de négociation mais de contestation, les conséquences de cette dérégulation ont pu être atténuées, dans les pays qui ont une longue tradition de coresponsabilité entre les syndicats et le patronat tel l’Allemagne cette dérégulation a pu être contournée ; dans les pays qui ont une longue expérience de gouvernement social démocrate cette dérégulation a eu des effets limités, je signale, en passant, que c’est dans ces pays que le revenu moyen par habitant est le plus élevé du monde et que la sensation de bien être est la mieux ressentie. Mais dans tous les autres pays , les revenus du travail ont fortement régressé par rapport aux revenus du capital ( leur valeur moyenne est passé de 67% au début des années 90 à 62% au début des années 2000. Il faut signaler que c’est dans les Etats dirigés par des sociaux démocrates que les revenus médians par salarié sont les plus importants s’établissant à plus ou moins 4000 euros contre 2200 en France par exemple ! Les privatisations survenues dans les années 90 sont pour 33% de la baisse des revenus du travail. Ces chiffres sont tirés des rapports de l’OCDE !

Pour résumer : dans les pays où soit la politique soit les syndicalisme permet de contrer les dérégulations le travail est nettement mieux considéré que dans les autres pays !

Ce n’est pas le cas dans la presque totalité des pays de l’UE où l’ultralibéralisme débridé a mis en place un système concurrentiel sauvage en refusant aux états tout moyen de s’en défendre. Bien plus les systèmes sociaux les plus protecteurs sont mis en accusation par ceux qui sont les profiteurs de cette situation. Les délocalisations massives, la financiarisation à outrance de l’économie, les licenciements concurrentiels, les fermetures d’entreprises sous les prétextes fallacieux d’un manque de compétitivité qu’ils ont eux-mêmes créé, sont des atteintes graves au respect de la personne humaine non seulement dans nos pays mais aussi dans les nouveaux pays de production où les salariés sont totalement sacrifiés ou torturés, où l’esclavagisme du travail a tendance à se généraliser tel le Bangladesh ou la Somalie ! L’Ultralibéralisme n’a qu’un seul objectif : l’accumulation exponentielle de richesses pour quelques individus aux dépens de tous les autres. 87% des richesses mondiales sont détenues par 10% des hommes les plus riches ! Il fut un temps où le capitalisme était paternaliste et veillait au bien être de ceux qui lui permettaiet de croitre et embellir mais c’est loin d’être le cas aujourd’hui ! L’humanité a déserté cette portion de l’activité économique où les gains de productivité se font aux dépens des pauvres gens qui sont employés et aux dépens des salariés qu’ils mettent sans scrupules au chômage ! La nouvelle version de "Maître et Serviteur" n’est pas servie par la langue de Tolstoï mais par des images de nouveaux négriers !

L’ultralibéralisme c’est l’image d’un monde déshumanisé qui détruit tout sur son passage : les hommes et la planète, c’est l’image d’un monde sans éthique, c’est l’image d’un monde sans conscience qui a pour slogan « après moi le déluge ». Ce monde nous avons les moyens de la combattre efficacement si nous en avons la volonté !

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14 juin 2014 6 14 /06 /juin /2014 08:11

Quand on voyage à l’étranger, on se rend compte rapidement que, pour nos hôtes, notre pays est un corps terrestre composé d’atomes dont les électrons tournent à l’envers ! Comment pourrait-on expliquer, autrement, que les propos d’un vieil homme dérangé fassent la une des médias nationaux ; comment expliquer le vote majoritaires des électeurs pour un parti dont la franchouillardise est la seule idéologie ; comment expliquer que les seules perspectives d’un certain nombre d’hommes politiques soient le retour d’un personnage du genre berlusconien qui a l’ambition de la discipline financière nationale alors qu’il est incapable d’avoir une discipline comptable pour sa propre campagne électorale !

Théodore Roosevelt a proclamé lors de son élection pendant la crise de 1930 qu’il fallait, dans ces situations difficiles, s’adresser à l’intelligence des hommes, pas à leurs préjugés, pas à leurs émotions mais à leur intelligence.

Dans un de ses romans, Yasmina Khadra écrit : « il y a ceux qui crient au feu dès qu’ils voient un soupçon de lumière au bout de leur tunnel, tirant vers le bas toute main qui se tend vers eux ». Dans ces deux phrases sont réunis les termes de la politique : l’intelligence et la tromperie !

La vieillesse et la maladie ont souvent raison de mon envie de monde mais quand elles m’accordent quelques permissions qu’il m’est agréable de se retrouver dans un monde où la sérénité prend le pas sur le nervosisme et l’hystérie ! Un monde où l’accumulation de richesse n’est pas la préoccupation première, un monde qui généralement ne tient pas son voisin pour un gêneur, un monde qui a intégré les bienfaits de l’état providence, un monde où les salaires correspondent à la participation du travail à la richesse nationale, un monde où même le soleil manifeste sa joie à toutes les heures de la journée ! Certes c’est loin d’être un monde idyllique car les préoccupations d’identité s’invitent dans les têtes et dans les programmes électoraux au point d’en déranger les plus fragiles.

L’idéologie libérale a longtemps recouvert le droit d’accéder à la propriété, le droit de s’enrichir par son travail et le droit de la libre entreprise. Cela n’empêchait pas les abus et cette idéologie a été la base d’abus monstrueux comme le colonialisme, l’esclavage et le servage des ouvriers et des enfants. Elle a été à la base de certains regroupements urbains de façon à disposer d’une main d’œuvre locale et docile qui vivait dans des conditions que l’on peut qualifier d’effroyables, les « poors laws » anglaises en ont été les caricatures. Cette idéologie a permis l’éclosion de l’accumulation de richesses par une bourgeoisie qui ne s’embarrassait pas de scrupules humanitaires. Mais la société de cette époque était basée sur les rapports capital-travail pour l’acquisition de toutes formes de richesses. Ce rapport étant particulièrement déséquilibré, qu’il a fait naitre un courant philosophique et économiste dont le but était de réguler ce rapport et même de le renverser tel que le préconisait Karl Marx. La prise de pouvoir par les marxistes d’une grande partie de l’Europe de l’est en est la conséquence. Mais un certain nombre de courants réformistes ont permis l’atténuation des conditions exécrables du travail dans les établissements industriels ou miniers dans toutes les sociétés. Le code du travail, sans cesse amélioré, la création de syndicats et le triomphe de la théorie keynésienne après la seconde guerre mondiale ont permis une amélioration notable des conditions de travail car l’état devenait le garant du respect de l’équilibre capital travail. C’est et équilibre qui va être rompu par l’apparition de l’idéologie ultralibérale.

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 09:45

La rue Dupuy descendait à la rencontre du bas de la rue Diaka. En dehors du coiffeur elle possédait deux autres personnages d’importance : un quimboiseur, sorte de sorcier local, dont la réputation dépassait le cadre de la commune et dont le pouvoir de malfaisance était redouté de tous. C’était un personnage de grande importance courtisé par les autorités politiques et les forces de l’ordre. Malgré tous les méfaits qui lui étaient imputés il était très respecté et sa mort survenue à un âge avancé fut saluée par des hommages unanimes. Henri comprit plus tard que ces sorciers ne possédaient qu’un seul pouvoir : la peur et que tous les événements qui lui étaient attribués ne relevaient que de l’autosuggestion. L’autre personnage de cette rue était un épicier, chauffeur de taxi, dont la réputation de coureur de jupons fut confirmée à la mort de son épouse, lorsqu’il se mit en ménage avec la pharmacienne ce qui donna lieu à de multiples commentaires souvent pernicieux qui ne furent pas pour rien dans sa réputation. Henri voulut écrire un roman sur la sorcellerie de tous les pays mais son intention se heurta au véto de la famille tant les histoires qu’il racontait relevaient, pour certaines, de la barbarie !

Quand on remontait vers le haut du bourg par la rue principale on tombait sur le magasin Baude, où l’on trouvait de tout, tout pour l’équipement de la maison, tout pour la couture, tout pour le bricolage, tout pour la lecture enfin surtout les journaux qui venaient de ce pays de cocagne que l’on nommait la métropole. Henri n’avait pas les moyens de s’acheter ces revues mais il écoutait tous les matins aux premières heures les nouvelles dans un poste de TSF qui diffusait à longueur de journal la propagande US. Il fit ainsi la connaissance du colonel Castillo Armas, créature de la CIA qui renversa le démocratique et réformateur Jacobo Arbenz Gusmän qui essayait de sortir son pays, le Guatemala, des griffes de l’United fruit, énorme multinationale agricole, qui spoliait une grande partie des états de l’Amérique latine. Tous les jours il entendait «adelante con el colonel Castillo Armas » qu’il finit par considérer comme un héros ! De toute façon, les nouvelles passaient toutes par le prisme de l’administration coloniale ! Mais quel jeune garçon pouvait le savoir à cette époque ? Henri n’avait aucune culture politique et sa vision des choses, malgré sa grande curiosité, restait à la dimension Du Marin, de ses conversations avec les copains et il croyait tout ce que le poste de son père pouvait raconter ! Quant on remontait vers le Fort on passait devant la gendarmerie, un restaurant où certaines jolies femmes se faisaient courtiser avec plaisir, la mairie, puis une série de petites merceries appartenant à des familles marinoises de bonne réputation ; puis il avait le cordonnier qui ressemelait les chaussures en les cloutant pour prolonger leur durée de vie, ce qui ne manquait de rendre très bruyants les pas des enfants. Henri ne portait pas de casque colonial qui était très en vogue à cette époque. Henri était tombé amoureux de la petite chabine qui lui faisait des yeux doux quand il passait devant sa maison où sa mère confectionnait quelques pâtisseries locales qu’elle vendait régulièrement. La maison des Fortuné n’était pas loin et Henri eut toujours un grand respect pour cet instituteur communiste qui menait la vie dure au Maire issu de la bourgeoisie locale et qui était une véritable institution.

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 10:47

Le cadre habituel de la vie Henri était le bord de mer de cette baie bordée au sud ouest par La Pointe du Marin et nord Ouest par la Pointe Borgnesse. Henri connaissait ces cotes sur le bout des doigts car il a souvent accompagné son père à la pêche. Des hauts fonds rendaient la navigation délicate et les bateaux à fond plat étaient recommandés. Le manque de signalisations lumineuses interdisait toute navigation de nuit et même de jour les bateaux à haut tirant d’eau étaient susceptibles de courir un risque. Seuls quelques pêcheurs locaux connaissant parfaitement les passes pouvaient sortir sans inquiétude particulière. La Duprey était un autre quartier de pêcheur qui fut longtemps très enclavé. En face de ce quartier et très près de la cote on trouvait l’îlot Duquesnay , petit bout de terre totalement désert en dehors d’un ou deux ovins.

L’autre domaine d’Henri était l’école primaire des garçons, solide bâtiment à deux étages qui fermait au Sud et l’Ouest la Place de l’église ; il y était accolé une épicerie où l’on vendait comme dans toutes las autres de l’huile, du sel, de la morue salée, du sucre et du riz , du hareng saur qui étaient avec les fruits st les légumes pays : ignames, fruits à pain, choux pays, et le poisson la base de l’alimentation de la population. Les fruits étaient d’une grande variété et particulièrement succulents : abricots pays, corossols, sapotilles, mangues de toutes sortes, quenettes, pommes cannelle étaient les plus courants. Sans compter les autres produits de la mer comme les Lambis et les oursins qui fournissaient des centaines de coraux que l’on consommait en tête ou ils étaient rassemblés et que l’on faisait cuire au feu de bois ou en blaffs épicés sortes de soupe épicées qui étaient un régal. Peu de gens les consommaient crus.

A coté de cette épicerie se tenait la poste où une receveuse officiait dans des tenues très élégantes et colorées. Puis venait la fameuse église de St Etienne du marin sur laquelle courrait une légende qui lui faisait posséder un autel destinée à la Cathédrale de Lima autel qui en réalité provenait d’un don. Cette église était assez basse du fait que son clocher était dans un bâtiment d’à coté proche du presbytère. Henri avait été enfant de chœur et ce qui l’avait le plus intéressé c’était de traverser le village plusieurs fois par jour en jouant de la crécelle pour avertir de l’heure des vêpres pendant la semaine sainte. Le monument aux morts portait inscription des morts pour la patrie dans les deux guerres civiles européennes. Un autre bâtiment de cette place étaient destiné aux pompiers, c’est sur cette place que se déroulaient toutes la cérémonies officielles et tous les rassemblements. Une autre particularité de ce village est qu’il pouvait être autonome car il était pourvu de nombreux corps de métiers, coiffeurs, cordonniers, menuisiers, couvreurs, libraires, sans compter les pêcheurs. Sa campagne fourmillait de petits producteurs de légumes et de fruit qui les vendaient à la criée dans les rues ou sur le marché couvert du bord de mer. A la criée aussi pouvait se vendre les poissons, et les oursins en tête, de même qu’un certain nombre de légumes ou de fruits tels les ananas. Entendre crier « coulirous, coulirous » sortes de petits poissons que l’on faisait frire et que l’on mangeait entier après avoir enlevé la tête attirait la foule et paniers de vendeuses ne faisaient pas long feu.

Tout cela ne résume pas la réalité Du Marin qui était sous la férule du Béké qui régnait en monarque sur la vie économique de la commune.

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 10:32

Le Marin qu’Henri pourrait vous raconter n’existe plus ! Le Marin du temps des copains, Le Marin du temps des écoles primaires de filles et de garçons, Le Marin des cours complémentaires, Le Marin des grandes dynasties mulâtres, Le Marin des « défilés des enfants des écoles »à chaque évènement national, Le Marin des courses acrobatiques à vélo, où on laissait à l’improvisation le soin de nous sauver la vie, cette vie sur laquelle Henri allait réfléchir bien des années plus tard. Le Marin qu’il connaissait était loin d’être exigu, mais dans son enfance et sa jeunesse, il se découpait en deux parties : le bourg et la campagne. Le bourg semblait être coopté par la famille Duquesnay dont trois de ses membres avaient été maires du Marin. La rue Osman Duquesnay était la plus longue et la plus connue, car elle traversait le bourg, de part en part et les rues effluentes menaient toutes au bord de mer : la rue Anatole France, la rue Victor Duquesnay , la rue Victor Schoelcher . Elle aboutissait à la place de l’église ou trônait la statue d’Osman Duquesnay dont les mérites étaient inscrits sur le fronton de cette statue ; La rue Diaka était une exception car sa pente très aiguë menait au quartier du même nom. Une autre rue qu’Henri fréquentait à cette époque était la rue Dupuy qui fut le théâtre de quelques exploits cyclistes. Si l’on vous parle du Bourg du Marin c’est que pendant sa jeunesse et son adolescence Henri quitta peu le périmètre de ce bourg car il était né dans une petite rue du bord de mer où se succédaient les maisons des Ursulet et d’Osman Duquesnay. Il était fils de pêcheur pauvre et seules son intelligence et sa ténacité allaient lui permettre de surmonter ses origines. Sa discrétion et sa décontraction faisaient de lui un compagnon charmant mais peu intégré dans le groupe des enfants de ce qu’il était courant de designer les bourgeois. Son Horizon principal était le bord de mer où régnait une autre dynastie locale les Hamon, dont le nombre d’enfants était très important et qui régnaient sur la pêche dans la commune. Ils avaient le plus grand nombre de bateaux, les plus rapides et surtout une senne, ce qui leur permettait de rapporter le plus de poissons ! Les relations de cette famille étaient plus que mouvementées, mais ils étaient des animateurs hors pair, dans les fêtes du village, participant à toutes les danses de « Laguia », danse guerrière qui ressemblait à de vrais combats mais qui se terminait dans les fonds de soirées dans une ambiance festive et alcoolisée. Les Hamons étaient de grands sportifs et plusieurs des frères jouaient avec talent dans l’équipe de football locale. Henri n’avait pas la passion du football mais s’intéressait à tout ce qui constituait l’activité de la commune. Il allait souvent parler avec le locataire du moment de la prison locale avec qui on pouvait communiquer par un fenestron étroit armé de barreaux. Il s’agissait toujours d’ivrognerie, de grivèlerie mineure ou de bagarres sans importance qui étaient jugées au tribunal local. Les séances du tribunal dont il raffolait étaient de véritables scènes de théâtre et l’on découvrait les caractères bien forgés de certains des habitants du Marin et de Ste Anne. Les fous rire et les injures se succédaient sous le regard sévère mais bienveillant d’un juge qui avait du mal à ramener le calme. Une autre caractéristique de ce tribunal était sa cave qui abritait une colonie de chauve souris qu’Henri allait observer dès qu’il le pouvait. La vie au Marin se déroulait dans une bonne humeur habituelle.

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31 mai 2014 6 31 /05 /mai /2014 09:17

La vie d’Hervé était sur le point de s’achever, une faible lueur éclairait encore son esprit. Depuis longtemps cette issue était inévitable et il avait eu le temps de faire le point. Il était loin d’avoir effectué un parcours parfait, mais il s’en contentait. Il n’avait fait de mal volontairement à personne et avait réussi à élever une famille avec des résultats qu’il jugeait satisfaisants. Il n’avait pas seulement parcouru son époque mais avait eu plaisir à parcourir le temps ! Sa curiosité n’eut de limite que sa fainéantise. Les philosophes grecs ne lui ont pas apporté la sagesse mais le goût de la réflexion, les écrivains romains ont rempli son livre d’histoire. Les chansons de geste lui ont appris que la poésie est éternelle, le théâtre fut pour lui une source de plaisir sans cesse renouvelé, la musique a sonorisé une grande partie de son existence à travers les compositeurs de toutes les époques et de tous les genres, le temps des cathédrales lui a permis d’apercevoir le génie grandiose de l’homme, les philosophes de lumière ont éclairé son chemin vers la liberté ! Tout ce qu’il avait lu lui a donné la conviction de l’unicité de l’homme. Il a essayé d’interpréter l’histoire à travers le récit des historiens dont il a su très vite qu’il s’agissait de thèses et d’interprétations, il a découvert que les atroces guerres de religions étaient, en fait, des conflits de pouvoir. Les économistes lui ont ouvert l’esprit sur le pouvoir de l’argent sur la société. Il a aimé Marx dont la logique implacable a oublié le facteur humain. Les économistes libéraux ont facilement gagné la partie à cause de la suprématie technologique des états qui les soutenaient. Deux livres ont imprimé son cortex ; « Les bienveillantes » qui lui a fait toucher l’horreur extrême du Nazisme et la barbarie de ses adeptes et la « la destruction des juifs d’Europe » sur le fléau de l’antisémitisme. Il a toujours conservé sa combativité pour défendre des convictions que sa culture avait forgées et les a portées jusqu’au bout de sa vie, il a été subjugué par la beauté des mathématiques qui lui ont paru un des sésames de la compréhension du monde, il a été ébahi par la grandeur de l’univers, il a admiré les hommes de génie qui ont permis de si grands progrès dans le domaine de la connaissance, il fut un fan des artistes de toutes disciplines qui interprétaient le monde pour la compréhension de tous, il sut très vite que les progrès technologiques allaient devenir, si l’on n’y prenait garde, un véritable carcan pour l’avenir des sociétés, qui seraient soumises aux dictats de conglomérats qui acquéraient un pouvoir de pression considérable sur l’ensemble de l’humanité. L’humanité avait été sa passion et son caractère premier et le dernier des humains était, pour lui, l’égal des plus puissants. Cette humanité qui n’était pas la préoccupation de ceux qui détenaient une parcelle de pouvoir. Son père a eu un accident vasculaire cérébral, et lors de sa visite, il constata la véritable terreur qui se lisait dans ses yeux ; il en fit part au chef du service, dans lequel il était hospitalisé ; celui-ci lui répondit que ce patient n’avait aucune douleur qui méritait une médication ; s’en suivit une discussion violente et l’on finit par donner à son père les tranquillisants dont il avait besoin ! S’en suivit une détente du visage du patient et un regard de reconnaissance. Une autre fois, alors qu’il attendait son intervention chirurgicale et qu’il était en train de lire « Le journal de pensée d’Hanna Arendt », le chirurgien cardiaque qui lui rendait visite lui dit, tout de go, qu’il ne lisait jamais Hanna Arendt parce qu’elle avait été la maitresse d’ Heidegger. Il eut la sagesse de se taire mais il pensa immédiatement à Arletty qui, lorsqu’on lui reprocha ses liaisons avec des allemands pendant la guerre répondit « mon cœur appartient à la France mais mon cul m’appartient et j’en fais ce que j’en veux ». Sa rectitude morale lui interdit toujours la dictature du moralisme !

Hervé ne sut jamais qu’il était mort, il fut incinéré et ses cendres, dispersées dans l’Atlantique allaient effectuer le voyage qu’il n’avait pu réaliser !

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