Les affaires Snowden et Wikileaks nous ont fait découvrir un monde border line où le mépris de la transparence démocratique était un vrai squelette et où les peuples et les citoyens étaient traités comme du vulgum pécus ! Ce mépris des élites dirigeantes pour leurs propres concitoyens est le marqueur des nouvelles hiérarchisations qui se sont construites dans les sociétés et qui mettent à mal le principe même de toute démocratie. L’on peut, évidemment concevoir que la transparence ne puisse être totale du fait des stratégies de sécurité de chaque nation mais l’ampleur des dissimulations met les peuples hors jeu de leur avenir ! Le scandale de l’interdiction du survol de notre territoire par l’avion d’Evo Morales démontre, s’il en besoin, du caractère colonial de notre stratégie internationale, car cette humiliation n’eut pas été possible pour un chef d’Etat d’une nation européenne ! Il y a donc chez nos élites politiques une volonté d’étouffement de la vérité afin de ne pas faire partager au peuple les décisions concernant les relations internationales et mêmes les décisions importantes concernant la vie nationale. Les peuples exclus des décisions importantes en sont à se chamailler, dans les meilleurs des cas, sur des présentations fallacieuses de certaines réalités ! Il s’agit là de faire vivre un ersatz de démocratie dont se contente la plupart de nos concitoyens !
Les partis politiques actuels sont complices de cette situation, sont complices de cette désinformation généralisée des citoyens, sont complices de la désaffection majeure des citoyens pour la politique. Les élites politiques qui ont accès à une partie de la vérité ne la partagent pas, pour l’essentiel, avec leurs électeurs. C’est ce système qu’il s’agit de renverser ! Nous n’en prendrons qu’un exemple : la presque totalité des économistes en vue que ce soit Piketty, Krugman, Stiglitz, Larrouturou ou Généreux condamne, comme absurde, la politique suivie par l’UE !
Nous ne voyons reporter cette dénonciation que par très peu de nos parlementaires et par aucun de nos dirigeants et encore moins par les leaders de la droite. La plupart de ces élus sont conditionnés par une idéologie dépassée qui mène l’Europe à la catastrophe. Bien plus ils abandonnent leur pouvoir aux établissements financiers dont l’intérêt ne peut coïncider avec celui des populations. Alors que faire ? La seule solution est la formation réelle des électeurs, non pas leur conversion à telle ou telle idéologie, mais leur éducation à l’analyse politique, à l’élargissement de leurs données de réflexion sociale, à leur participation à des groupes d’analyses et de réflexion (think tank), à leur inclusion dans la vie de leur entreprise, à leur adhésion à des partis politiques.
Pour un tel programme il faut des conditions : donner plus de temps aux cadres politiques pour participer à ce programme par le non cumul des mandats, par la réduction des mandats électoraux, par la multiplication du nombre des nouveaux élus en réduisant le nombre de mandats dans le temps, par la mise à la disposition des citoyens de conseillers politiques dégagés des partis politiques, par l'élaboration de méthodes d’éducation politique qui ne soient inféodées à une doctrine politique, par l'ouverture d'école de la vie publique. Ce ne sont que des pistes mais il faut sortir notre pays de ce sortilège qui le conduit à répéter ses erreurs ; après nous évaluerons !