Dans les années 1930, Henry Ford aurait fait remarquer que c’était une bonne chose que la plupart des Américains ne savent pas comment fonctionne réellement le système bancaire, parce que s’ils le savaient, « il y aurait une révolution avant demain matin ».
D’une manière générale, de toute façon, les citoyens ne semblent pas concernés par ce qui détermine réellement leurs conditions de vie pour s’intéresser presque uniquement à l’écume politicienne des réalités. Or ils seraient en droit de vérifier les assertions diverses des milieux économiques et politiques qui continuent à nous enserrer dans une politique d’austérité qui est loin d’être justifiée. Dans un document récent, la création de l’argent dans l’économie moderne, la banque d’Angleterre met un sacré coup de canif à ce qui justifie l’austérité : la rareté de l’argent ! Car cet argent toutes les banques centrales peuvent en créer autant qu’elles le veulent et c’est ce qu’ont fait les banques centrales américaines (Fed) et bien d’autres pendant la crise en prêtant à des taux proches de zéro, autant d’argent qu’il le fallait sans effets inflationnistes. Car pour les banques centrales prêteuses l’argent ne constitue qu’une reconnaissance de dette elle est et sûre de le récupérer à la fin du cycle de son utilisation.
Pas de rareté et pas d’inflation, c’est la banque centrale prêteuse en dernier ressort qui détermine le taux des prêts aux emprunteurs privés puisque l’on ne lui a pas donné le droit d’en accorder aux états. Par contre elle peut en prêter autant que nécessaire aux banques privées. Les principaux moteurs de l’activité économique sont les gouvernements et leurs politiques industrielles et sociales, ce sont eux qui indirectement vont utiliser l’argent prêté. Ce sont les investissements dans ses activités qui vont stimuler l’activité économique loin des accusations de certains de les freiner par leur concurrence !
Pas de rareté, pas d’inflation, pas de concurrence privé-public, qu’est ce qui justifie l’austérité sinon la volonté idéologique de garder des strates sociales et en particulier de garder un volant de chômage suffisant pour justifier des bas salaires.
Pourquoi rembourser rapidement nos dettes alors que l’on sait que l’on aura toujours de l’argent disponible et que le taux d’intérêt ne dépend pas des prêteurs mais des banques centrales qui ont la possibilité de créer autant de liquidité qu’elles le veulent pour les faire baisser. La réponse est éminemment idéologique et ce se trouve dans les fondements même de l’idéologie ultralibérale !