Le blog de mocekx

Tocqueville écrivait « Il est surprenant que ce qui semble aujourd’hui si facile à discerner restât aussi embrouillé et aussi voilé aux yeux des plus clairvoyants « Cette phrase est d’une actualité brulante dans la période que nous traversons si nous pensons à toute notre classe politique ! La caste qui a confisqué le pouvoir depuis deux décennies manque t’elle à ce point de clairvoyance ? Schumpeter expliquait les cycles économiques dits cycle de Kondriateff, Juglar ou Kitchin par la densité ou l’intensité de l’innovation. Dans les périodes de crise seule l’innovation peut créer « un divine surprise » et relancer l’économie. Notre classe politique manque t’elle à ce point d’imagination pour ne pas créer les conditions de l’innovation ?

Il est difficile de comprendre comment une gouvernance entourée de tant d’experts ait pu conduire une politique si suicidaire. Ce n’est pas que les idées ont manqué, mais la ligne politique fut si floue et si erratique qu’elle ne pouvait à aucun moment constituer un programme compréhensif et admis par la population. Certes on a tendance à jeter le bébé avec l’eau du bain, certes nous ne voyons aucun programme politique, de quelque parti que soit, susceptible d’avoir en perspective une solution aux problèmes des français ! Il est vrai que les plaintes des citoyens sont diverses et contradictoires les plus riches mettant l’accent sur la redistribution qui réduit quelque peu leurs avoirs déjà considérables, les classes moyennes liant leur sort aux précédents, les plus défavorisés pointant du doigt la réduction ou l’absence de progression de leurs maigres revenus ! Tous pointant du doigt l’étranger qui vient voler leur pain et leurs avantages !

Il est vrai que le capitalisme avait déjoué les pronostics de Marx en permettant une progression équilibrée de tous les revenus et en donnant à tous l’impression d’une amélioration de leur niveau de vie. Depuis une dizaine d’années, les déréglementations écervelées et la mondialisation débridée, rompent cet équilibre et elles pourraient récréer les conditions décrites par Marx ou Schumpeter conduisant à l’effondrement du capitalisme. D’ailleurs le vote FN en France est un début de révolte contre cette situation économique inique et ce vote est particulièrement important dans les régions de chômage intensif. Mais cette révolte est grevée par un populisme et un nationalisme exacerbé qui ne lui permettra pas de participer au mouvement général de lutte contre le capitalisme. L’analyse politique ce parti est trop étriquée pour participer à ce mouvement qui ne peut être qu’un mouvement mondialisé !

Actuellement la caste qui soutient cette mondialisation inégalitaire se compose de l’ensemble de ceux qui en profitent : financiers, acteurs des grandes entreprises internationales, gros propriétaires terriens, rentiers, dirigeants des états occidentaux, hauts fonctionnaires internationaux et la classe moyenne haute qui espère atteindre le graal de la richesse.

Tout le reste de la population mondiale est victime de cette idéologie ultralibérale qui la pressure, qui l’appauvrit, qui multiplie les inégalités, qui a coupé définitivement l’ascenseur social ! Ce sont les conditions qu’avait prévues Marx pour l’effondrement du capitalisme. Il n’y aura plus de parti marxiste pour réglementer le changement et l’effondrement anarchique de l’économie ultra libérale pourrait conduire à des désordres mondiaux majeurs. C’est pourquoi nous avions opté pour des partis qui pourraient amortir ce choc. La trahison des dirigeants de ces partis nous laisse désarmés et je crains que les nationalismes nous conduisent à de nouvelles guerres.

Les injures, les insultes, les médisances, les calomnies ne salissent que ceux qui les émettent même si leur pouvoir de malfaisance peut s’avérer considérable ! Nous avons vu comment il a conduit au suicide un honnête homme comme Roger Salengro et dirigé les sbires de la gestapo sur des hommes dont la seule faute était de s’opposer au fascisme ! Nous avons vécu la destruction des juifs d’Europe dont la rumeur publique les faisait les responsables de malheurs économiques de l’Allemagne. Je ne prends que des références anciennes pour ne pas envenimer les relations, déjà bien compliquées, dans la vie publique de notre pays.

Les gens de ma génération prennent avec une distanciation certaine les résultats électoraux car ils savent bien que les maîtres des situations économiques des nations ne sont nullement les élus mais les grands acteurs de la finance internationale qui gèrent l’économie mondiale au gré de leurs intérêts. Il est d’ailleurs significatif que les dirigeants des banques centrales américaines et européennes sont des anciens employés des grandes banques privées américaines et qu’ils détiennent un tel pouvoir qu’ils peuvent se mêler, sans vergogne, à la vie politique des états ! Ainsi on a vu Mr Draghi annoncer, sans coup férir, la fin du modèle social européen.

Il faut des hommes d’exception pour s’opposer à la dictature des marchés comme ce fut le cas de Théodore Roosevelt lors de la crise de 1929 ou Keynes après la seconde guerre mondiale. J’ai beaucoup de sympathie pour quelques hommes politiques mais je n’en vois aucun qui ait une telle capacité. Et puis sur quelle opinion ces hommes de bonne volonté pourraient ils s’appuyer pour mener une telle bataille quand l’idéal de tous les hommes est de devenir tous des milliardaires.

Nous eussions aimé voir surgir des hommes nouveaux, des hommes de caractère, capables de porter une telle espérance. L’extrême droite a eu le courage d’investir des hommes jeunes mais ils sont porteurs d’une idéologie destructrice de culture, destructrice de la créativité, destructrice de l’innovation, destructrice de la rébellion indispensable à l’épanouissement de l’intelligence, indispensable à la transmission de l’esprit de la création intellectuelle et sociale !

Je suis trop respectueux des valeurs de la république pour ne pas me soumettre au verdict du suffrage universel mais j’ai en mémoire les autodafés publiques régimes d’extrême droite sur tous les continents et les retrait des livres d’auteurs qui ne plaisaient pas des bibliothèques municipales des villes dont les édiles étaient frontistes !

J’invite à aller voter pour que cela ne se reproduise plus car la culture est l’empreinte de la vie sur notre planète, empreinte permanente et prégnante de l’imagination et de la créativité des hommes !

Dans sa paranoïa anti-garde des sceaux un des protagonistes de l’émission « on se dispute » a sorti une énormité que l’on croyait réservée aux sophismes. Je n’ai pas de sympathie particulière pour ce chroniqueur qui manie le paradoxe avec volubilité et la xénophobie avec habileté mais j’avais la faiblesse de penser que c’était là une intelligence quelque peu ébréchée mais dont les raisonnements avaient la logique de ses opinions politiques ! Mais qu’on affirme que déclarer que la colonisation était ignominieuse signifie ne pas aimer la république et le peuple français relève du sophisme pur et simple ! Comme si la République ne pouvait en aucune façon se tromper, commettre des actes ignominieux et que parmi ces actes il ne pouvait y entrer l’esclavage et le colonialisme ! Comme toute institution, la République n’échappe à des erreurs, à des ignominies, et je prendrais pour exemple la répression sanglante de la commune de Paris. Les exemples sont nombreux d’actes commis par la République contraires à sa propre éthique ! Quant au peuple français cet éditorialiste le réduit à sa fraction minoritaire la plus conservatrice et peut être la plus ringarde !

L’idéologie de la libération des peuples échappe au champs de compréhension de ce monsieur qui a déjà été suspendu pour des propos border line. Personnellement je suis pour la liberté d’expression quand elle n’est pas injurieuse mais les propos tenus choquent mon intelligence et ma sensibilité surtout quand ils sont tenus sur une chaine de grande écoute.

Tant de propos ont l’apparence de la logique, qui flattent certaines dispositions d’esprit d’un certain nombre des auditeurs qui n’ont aucune intention d’en décortiquer la teneur. Mais ils font beaucoup de mal à la réputation de notre pays. Cette libération d’une parole malsaine est nuisible sur le plan international, car la France jouit d’une réputation d’une grande intelligence de ses élites, de ses penseurs et ses journalistes. Arriver à une telle médiocrité de la pensée politique, à une telle limitation de son champ de réflexion est véritablement consternant.

Dans ces temps où l’on est d’accord pour se rendre compte que seule l’économie ultra libérale qui a permis l’absence de toute régulation de la spéculation et aucune limite à la fuite des capitaux vers des paradis fiscaux et qui plus est continue de créer de nouveaux outils de spéculation est responsable de la situation actuelle où se trouve l’intégralité de la planète avec la constitution

d’ un pole de milliardaires détenant les trois quarts de la richesse mondiale au détriment de 90% du reste de la population et détournant de tout appareil productif la presque totalité des fortunes érigées par la spéculation.

Il n’y aura aucune solution à cette situation sans une prise de conscience des peuples, conscience que certains s’évertuent de détourner par toutes sortes de manœuvres camouflantes et par des campagnes de presse médiatiques qui nous éloignent de l’essentiel. Il n’y a aps de doute que le réveil des peuples est inexorable. Le temps des peuples n'est pas celui de l'actualité mais c'est celui de l'avenir!

La pollution semble être devenue la source d’inspiration de nos médias dont le battage me semble particulièrement intempestif. Non que le sujet ne me parait pas digne d’intérêt, loin de là, mais parce que l’hypocrisie dont font preuve tous ces indignés me donne plus d’irritations que toutes ces particules fines. La santé publique n’est en aucune façon une préoccupation majeure de l’opinion et ne figure sur aucun programme électoral dont j’ai pu prendre connaissance. Et pourtant elle est un enjeu majeur de nos choix pour l’avenir ! Les pics de pollution ne sont que l’acmé d’une situation générale particulièrement dégradé. Et l’on se met à s’apercevoir que le beau temps qui devrait être des moments de bonheur pour les populations devient une source d’altération de la santé dans ces métropoles surpeuplées et surencombrées. Les lanceurs d’alerte sont inaudibles et les écologistes sincères sont devenus de vrais emmerdeurs pour une grande partie de l’opinion ! Les épisodes de ce type vont se multiplier et donneront l’occasion de commentaires inappropriés et de polémiques politiciennes stériles. Tant que l’opinion ne sera pas convaincue que la santé dépend de l’air qu’elle respire et que seule une politique écologique correcte est indispensable pour préserver le capital santé de la planète !

Dans la folie meurtrière d’une politique de croissance indéfinie, en dehors de la consommation infinie de ressources finies, il ya l’empoissonnement systématique des sols, des eaux, des océans, de l’atmosphère, de la faune, de la flore et des hommes. Notre planète est devenue une véritable poubelle du développement irresponsable dans l’indifférence générale. Cette tragédie qui se déroule sous nos yeux à des échelles mondialisées ne rencontre que des commentaires futiles sur telle ou telle mesure prise dans l’urgence pour essayer de palier des inconvénients immédiats. Mais ce qui frappe c’est l’inconsistance de la pensée politique sur ce sujet primordial pour l’avenir !

Dans le domaine de la création de conditions adéquates pour la préservation de la santé publique aucune réflexion n’est venue nous frapper dans cette campagne électorale.

Pourtant le chantier est immense : le développement, l’urbanisme, l’habitat, la mobilité,, les transports, le tourisme, l’agriculture, la consommation, l’alimentation et surtout la conciliation entre le progrès et la santé de la planète. Tous ces sujets font bien l’objet de publications scientifiques particulièrement fouillées mais ne touchent en aucune manière la majorité de l’opinion.

C’est pourquoi je ne suis plus un militant politique et que je ne crois pas à l’efficacité des partis politiques tant que les opinions publiques ne s’empareront pas de ces sujets primordiaux pour la survie de cette planète !

Mes rêves me renvoient nuitamment à ce vieil amérindien, assis sur un banc, un chapeau de paille l’abritant du soleil, les yeux plissés par son passé, immobile tel un hommage à la vie, le passé enveloppé dans les langes du malheur de son peuple, le futur assis à côté de lui, observant le présent qu’il a pétrifié devant lui, qui lui renvoie l’image de ce qu’il a réussi à atteindre la Sérénité ! Dans ses gènes : l’histoire ; celle d’une épopée multimillénaire qui a vu son peuple traverser les océans aux prix de mille ingéniosités, fonder des civilisations avancées, créer une technologie avec des monuments qui sont des témoignages, une agriculture qui fut la plus féconde du monde et des sociétés dont les expressions furent multiples. Puis vinrent des hordes de sauvages, qu’ils avaient tentés d’accueillir avec générosité et présents, qui avaient tout détruit et les peuples et les ouvrages, massacré les enfants et réduit ceux qui restaient dans un terrible esclavage ! Il avait dans ses gènes les héros de sa nation que l’on avait brulés vifs avec femmes et enfants au nom de la cupidité pour achever le pillage des terres de ses ancêtres de toutes ses ressources minérales. Mais ces condottieres écervelés avaient peut être fait la richesse de terres lointaines mais ils n’avaient pas réussi à voler l’âme universelle de ce peuple et de ses terres et il en était un des gardiens résolus !

Malgré tous mes efforts je n’ai jamais pu atteindre cette sérénité et si j’écris c’est pour me débarrasser des pollutions de mon immersion permanente dans cette marée montante de la vie moderne où les passions, les déchirements, les haines et les hostilités constituent des piliers de cette cathédrale de détresse qu’est devenue l’humanité. Le ciment de cette monstrueuse construction est encore et toujours la cupidité !

Hier j’ai eu la visite de mon petit fils qui me dit à quel point il était ravi de me lire et quel point de concentration il devait atteindre pour me comprendre. Mais surtout il me conseilla de ne rien changer à ma façon d’écrire, car la réflexion qu’il devait déployer lui était particulièrement nécessaire pour lui permettre de se débarrasser des oripeaux du populisme où semblait se complaire une partie non négligeable de son environnement.

Cette conversation fut un réconfort à un moment où la vanité de mes efforts me semblait une évidence. Car je luttais contre une pieuvre, contre une dictature : celle de la finance. Que l’on comprenne bien : je ne suis pas contre la richesse, les inégalités de fortune sont le lot de toute société. Mais l’idéologie libérale a construit des monstres : un monstre sociétal où l’accès aux vrais responsabilités est réservé à une caste, un monstre financier où le jeu de bonneteau permanent, que constituent les produits dérivés, est réservé à ceux qui peuvent se permettre de perdre, un monstre bancaire où les martingales mathématiques qui encadrent les règlements internationaux sont si complexes qu’elles ne sont compréhensives que par une élite plus que restreinte ! Le système libéral et plus encore le système ultra libéral a élaboré une inégalité généralisée qui dénature le système démocratique, qui dépossède le peuple et ses représentants de tout pouvoir et dont la tendance à l’emballement nous conduit aux crises répétés qui ruinent essentiellement les peuples et les nations. Rassurez vous, je ne retire pas aux élus leurs responsabilités car ils ont quelques moyens de refroidir cette centrale nucléaire de la finance. Mais ils sont incrustés dans le système financier et n’ont aucun intérêt à cette action. Alors comptons sur des nouvelles générations pour monter l’assaut de cette bastille de la finance !