Qu'elle avait l'air embarrassée
Ses grands yeux noirs tout affolés
Superbe, dans son tailleur cintré
Regard perdu dans ses pensées
Il l'observait, indifférent
Il avait tellement bourlingué
Trainé sa carcasse déglinguée
Dans tous les ports de la misère
Le visage était buriné
De tous les coups des temps passés
A courir après la malchance
Il la fixait comme une proie
Insensible à ses états d'âme
Elle avait le rôle du bourreau
Qu'elle en finisse et qu'elle assume
Il n'avait que faire d'une pitié
Qui ne servait qu'à l'humilier
Lui qui avait tracé sa route
Sans jamais voir une main tendue
Sa famille était morte de faim
De massacres ou de maladies
Dont des hommes cupides, sans scrupules
Avaient parsemé leurs chemins
Déjà, dans des temps anciens,
Ils avaient entravé des vies
Pour remplacer des peuples éteints
Par leur dévorante cruauté
Alors ma belle petite dame
Cintrée dans ton beau tailleur bleu
Craches moi donc la vérité
Sur la fin prochaine de mes
JOURS