Valls à Matignon et Hidalgo à la mairie de Paris, la France se met à l’heure espagnole ! Ce qui démontre malgré ses succès municipaux, souvent marginaux, la défaite idéologique de l’extrême droite. Mais ce qui rappelle l’effroyable répression qui a suivi l’installation du régime fasciste en Espagne ! Ce danger n’est jamais à écarter quand la misère blesse profondément des femmes et des hommes qui ont tendance à trouver refuge dans les bras des partis les plus démagogiques et les plus xénophobes. Bien plus grave, c’est le chômage des jeunes qui atteint 25% d’entre eux qui les pousse dans la sphère de ces partis extrêmes dont les programmes superficiels ou délirants n’ont aucune chance de résoudre leurs problèmes !
Nous n’attendons pas grand-chose de la classe politique actuelle, et du nouveau gouvernement, non parce que les hommes qui la composent n’ont pas de grandes qualités, mais parce que la politique qu’il sera amenée à suivre, malgré un changement de style, ne sera pas intrinsèquement différente de celle du précédent ! Et pour cause : les fondamentaux de cette politique reposent sur une adhésion convaincue à l’Europe ultra libérale et il n’y a pas l’ombre d’une volonté de remise en cause d’une politique européenne qui a conduit certains de ses membres à une situation économique et sociale catastrophique.
La droitisation sociale libérale du parti socialiste avalise la domination de l’économique sur la politique et entérine la doctrine que les progrès sociaux seront le fait des marchés. Il n’y a aucune trace de régulation des flux financiers, il n’y a aucune trace de volonté de limiter la spéculation, il n’a aucune trace de réforme du système monétaire européen pour rendre nos entreprises plus compétitives. La législation européenne sur les hedges funds est particulièrement bienveillante et la lutte contre les paradis fiscaux est un leurre, sans compter toutes les astuces qui permettent à certains investisseurs de gagner des fortunes sans engager le moindre fond.
La politique de cadeaux fiscaux aux entreprises est un aveu d’échec car contrairement à ce qui nous est affirmé ces entreprises ne manquent nullement de liquidités mais elles préfèrent les utiliser dans des placements financiers. Une aide à l’exportation eut été plus judicieuse mais elle se heurte à la législation européenne.
Ce qui est dommageable pour l’avenir c’est le non engagement des jeunes pour une politique plus conforme à leurs intérêts, une politique qui leur donnerait les moyens d’assurer un travail, une espérance de promotion et un statut plus conforme aux sacrifices qu’ils ont du consentir pour leurs études et leur formation. Certes la contagion libérale a gagné quelques esprits et les plus diplômés voient dans la finance une porte de sortie particulièrement avantageuse, mais les autres, ceux qui n’ont comme perspectives que des boulots mal payés sans aucune possibilité de promotion, où sont les révoltes dont leurs âges sont porteurs ?
Il n’y a pas de désespérance, car les crises financières liées aux abus des financiers vont se succéder et finir par atteindre le cœur même du capitalisme, mais les dommages collatéraux seront considérables. Notre souhait c’est qu’une prise de conscience prévienne ces évènements tragiques et que les réformes salvatrices soient le fait d’une politique préconisée et mise en œuvre par la volonté populaire !