Le blog de mocekx

Les générations futures sont elles réellement la préoccupation première de notre gouvernance avec ce projet sur les retraites? Les arguments qu'elle présente sont loin d'être convaincants! D'abord quand elle met en avant la démographie comme cause et solution uniques d'un problème englobant des données beaucoup plus larges; ensuite quand elle essaie de nous culpabiliser  sur la dette éventuelle que nous laisserions au générations à  venir. Les jeunes sont bien conscients qu'ils seront les bénéficiaires de toutes nos réalisations et de leurs coûts et ils sont les témoins de la vaste entreprise d'enfumage dont ils font l'objet. Les partisans du projet brandissent comme un étendard le rapport du Conseil d'Orientation des Retraites (C O R) alors que les informations qui y sont contenues sont non seulement sujettes à des interprétations différentes mais en plus, sur un certain nombre de points importants contredisent les conclusions de notre gouvernance. L'alibi des futures générations ne tient pas et ce sont les jeunes qui le disent en insinuant qu'ils sont prêts a payer les retraites des anciens, il suffirait pour cela que les 25%  des jeunes qui sont actuellement au chômage retrouvent des perspectives d'emploi!

Le problème de la retraite ne peut être traité comme un problème distinct du mode de fonctionnement de notre société, des particularités  des économies des pays libéraux,de la pression des marchés et finalement de la mondialisation ultra-libérale qui mettent l'accent sur les profits et les acquisitions minoritaires de richesses au lieu de participer à l'épanouissement des populations. Lorsque l'on choisit systématiquement de rémunérer outrageusement le capital au dépens du travail on fait le choix d'un déséquilibre qui va se retrouver dans toutes les problématiques de la société. Dans la problématique de la qualité de vie, lorsque l'on crée artificiellement des besoins et que le pouvoir d'achat est réduit à la portion congrue, on fait apparaître des frustrations qui nuisent à la cohésion sociale et à la solidarité intergénérationnelle. Quand les gains de productivité ne sont pas répercutés de façon juste dans les revenus des  salariés mais en excès dans la rémunération des capitaux l'on voit bien  que l'on réduit "drastiquement" les contributions pour les retraites si l'on ne taxe pas de façon équivalente les bénéfices du capital.

Pouvoir d'achat, qualité de vie et retraites sont donc étroitement liés et l'influence de la justice sociale est une réalité dans le problème des retraites. Si 71% des français approuvent les mouvements de mécontentements c'est qu'ils ont conscience de cette réalité. Les tentatives d'autosuggestion des membres du gouvernement et de la majorité qui récitent de façon automatique les leçons bien apprises de la décélération ressemblent  rigoureusement au pédalage dans la semoule de ces fameux shadoks!

Comment faire comprendre à certains que la transparence et la communication ne sont pas antinomiques mais complémentaires; car il semble bien que , pour certains, ce n'est pas totalement évident! la volée de bois vert, dont fait l'objet Martin Hirsh pour son essai sur les conflits d'intérêts, porte sur le non respect des secrets d'un colloque gouvernemental sur la transparence. Ce qui nous fait arriver à la conclusion que tout ce qui parle de transparence doit rester opaque! De la langue de bois à l'omission volontaire, l'opacité s'énonce dans les formes les plus éclatées et les plus sophistiquées. Heureusement que les français gardent un certain flegme en face de ce torrent d'informations et manifestent un scepticisme croissant sur leur réalité. En cela il est bien le peuple qui a produit Descartes et certains devraient se méfier car là où le doute s'insinue le désaveu n'est pas loin. 

C'est le danger qui est inhérent à toute société de l'information: le choix d'une information, dans la mesure où elle n'est pas vérifiable se heurte au désabusement de ceux à qui elle est destinée!Et ceci d'autant plus que sa médiatisation est exagérée. A force d'être pris pour des pigeons, les français considèrent que la propagande et la manipulation sont parties prenantes de toute information. Cette décrédibilisation de la communication qui est réduite , dans l'esprit de la majorité des citoyens, à un message publicitaire est pourtant un danger pour la démocratie, car les idées ne peuvent circuler que grâce à la communication et le comportement de certaines de nos élites n'est pas fait pour améliorer la situation, tant leur discours comprend des inexactitudes et des omissions!

Le budget 2011 , que l'on nous annonce exceptionnel pour les économies réalisées à grand renforts de médiatisation comporte en fait la disparition des mesures de relance, des impôts nouveaux pour les classes moyennes et les classes défavorisées, et seulement autour de 7 millions d'économie dans la dépense publique! la crise a eu bon dos pour expliquer l'inflation démesurée de notre déficit: pour la plus grande partie cette inflation est due à la politique actuelle de cadeaux aux catégories sociales qui constituent la clientèle électorale de la gouvernance actuelle. Comment s'étonner que dans ces conditions les français, soient pour les trois quarts sceptiques quant à l'augmentation des risques, poutant bien réels, du terrorisme international?

La démocratie exige le respect des citoyens et une des marques les plus importantes de ce respect est la transparence. Car la pratique de cette démocratie ne peut être réelle que lorsque les citoyens sont bien informés et peuvent soumettre ces informations au filtre de leurs réflexions! C'est cela une démocratie mature!

Le mystère de la disparition des grands hommes politiques est actuellement éclairci! comme l'avait prévu Einstein, les grands hommes meurent plus tôt, et cela vient d'être confirmé! certes les écarts sont de l'ordre du milliardième de seconde, mais ce délai suffit à un petit hargneux pour prendre votre place! Cette espèce menacée doit faire l'objet de toute attention pour éviter un certain nombre de drames dont certains pays ont déjà été les victimes. Le Rwanda par exemple où un génocide dont les ressorts, ne sont pas si évidents que ce l'on veut nous faire croire, a eu pour but d'éliminer les grands Ibos au profit des petits Hutus, avant que la situation ne tourne en faveur des Ibos dont certaines méchantes langues disent que certains d'entre eux ont été à l'origine des évènements. La revanche des petits se trame dans l'ombre et dans certains pays elle a déjà commencé. 

C'est la saturation de notre espace médiatico-politique par le pouvoir et ses séides qui donne ce ton nostalgique à mes propos. L'image du président de l'assemblée nationale mettant fin prématurément à une séance d'explications de vote procède à la fois du comique de situation et de la désolation pour une telle absence de lucidité. Je pense à quelques uns de ses prédécesseurs dont l'épaisseur du charisme aurait mis  un terme tellement plus élégant à cette petite difficulté. La rareté des apparitions télévisées du Général De Gaulle, pourtant maître en la matière, donnait à ses intervention le caractère d'une grand messe laïque que même ses adversaires saluaient avec respect. 

Car ce n'est pas la taille qui fait le grand homme, c'est le respect qu'il inspire, par son intelligence, son "à propos", sa lucidité, la clarté de ses explications, la profondeur de sa pensée, sa culture, la solidité  des solutions qu'il propose, sa capacité à convaincre. Tout homme politique possède une personnalité narcissique, l'art du grand homme n'est pas de la cacher mais de l'utiliser dans ses contacts avec les autres soit en la tempérant quand il s'adresse à son peuple soit en l'exagérant quand ils s'adresse aux autres grands de ce monde. Il prend ainsi ses distances avec lui même pour servir une cause, défendre un projet et grandir l'image de son pays. Les habits qu'il porte sont ajustés à la situation mais il s'y sent toujours à l'aise car en toutes circonstances il a conscience qu'il est le représentant d'une grande idée ou de son pays et qu'il a le devoir de remplir ses fonctions dans l'intérêt d'une collectivité.

Tous les grands hommes n'ont pas eu la vertu chevillée au corps, tous n'ont pas eu la justice sociale comme unique objet de leur action, mais tous avaient la dignité comme support de leur comportement et la probité comme élément primordial de leurs propos. C'est finalement dans ces deux qualités que l'on reconnait les grands hommes!

Depuis l'âge de raison, je n'ai jamais douté que la loi de Murphy avait, aussi, les peuples comme champs d'application! Enfant de la guerre, du pire conflit dont les temps modernes ont pu être le théâtre, j'ai toujours été persuadé que lorsque devant les peuples s'offraient des perspectives diverses, dont une catastrophique, il y aura toujours un ou plusieurs peuples pour choisir cette dernière. Les derniers développements de l'Histoire n'ont en rien contrarié cet avis, le développpement de la radicalité en Israël et dans les pays arabes, l'explosion du terrorisme islamique, la guerre d'Irak, le démantèlement de la Yougoslavie, le conflit belge et l'extension rampante de la xénophobie dans l'Europe occidentale.

Les fleurs vénéneuses, de ces implants semés sur un fumier nauséabond, mais très fertile commencent  à s'épanouir dans notre pays, comme dans le reste du continent et les violences envers les minorités ont la multiplication comme facteur, depuis  les meurtres jusqu'à la profanation de cimetières, en passant par les vexations quotidiennes que subissent un certain nombre de jeunes. On voit même surgir des menaces de mort pour une couleur de peau! Les discriminations sont le lot habituel des plus fragiles , les femmes en sont les premières victimes et les précaires les suivent de près; je ne doute pas que l'on peut trouver des justifications aux pires excès, et certains de nos hommes politiques ne s'en privent pas, mais comme dit la loi de Finagle  "  tout ce qui peut tourner mal, tourne mal " surtout si l'on ajoute, volontairement, tous les ingrédients de la pire des solutions. Et que de condiments n'a t'on pas ajoutés à la sauce dont les principaux: le tour ignoble du débat sur l'identité nationale et le débat biaisé sur la sécurité. Il ne manquait, déjà pas de ferments pour favoriser l'arborescence des instincts souterrains les engrais de fructification qu'ont constitué certains discours ont fait le reste!

Le pire n'est jamais sûr: cette phrase ambiguë comporte des interprétations dont je rejette les plus pessimistes. Je ne retiendrai que celle de l'optimisme raisonnable. Par nos comportements et nos combats, assurons nous que c'est la solution la plus républicaine et la plus démocratique qui sortira du marigot politique où nous pataugeons actuellement! résistons à la tentation de positions extrêmes pour réunir un maximum de citoyens autour d'un projet qui mettra fin à notre carence démocratique, éducative, sociale, industrielle et économique. D'autant qu'en face se dresse le Golem de la mondialisation dont la machine à broyer les peuples est en marche depuis fort longtemps.

Le temps, tapi dans un carreau de la fenêtre, fait sa grise mine des lendemains de combat, groggy par les efforts déployés malgré les coups d'assommoir qu'il a pu extirper de sa désespérance: l'adversaire en face est un mur. Ce matin le café avait comme un goût de lassitude et les commentaires des supporteurs adverses avaient un air de leçons bien apprises ou de disques rayés. De parcimonieux rayons de soleil essayaient bien de détendre l'atmosphère malgré le poids des idéologies dominantes, vieilles répliques des siècles précédents, utilisées en rouleaux compresseurs, dans une sonorisation modernisée qui n'occultait pas le papier jauni des premières impressions. L'aveuglement trouvait refuge dans les binocles des comptables en blouse grise qui avaient le passé à offrir en guise d'avenir.

Car les visionnaires ne font pas carrière dans les métiers de la politique. Les utopies se sont noyées dans les plasmas tièdes et opaques que diffusaient les serviteurs endimanchés de la société de consommation et de la solitude. Où sont ces plages étincelantes où des ados déguenillés lisaient leurs poèmes en musique dans la chaleur de nos appréciations? Où sont ces gitans débonnaires qui nous jouaient de la guitare, dans des "happenings" improvisés sur les plages désertes de l'Hérault ? Ces lieux où l'on façonnait le futur avec les enthousiasmes de la jeunesse! Ils se fondus dans la célébrité ou dans l'oubli! Restent les clones d'économistes, perroquets de temps immuables, qui nous répètent en boucles incessantes, que les nécessités dictent leurs lois et que la ringardise est le lot de tous les imaginatifs puisque le marché est le guide de toutes les voies de l'avenir.Où sont passé les politiques, ceux dont le regard dépassaient les collines proches des réalités électorales, où sont ces sherpas  et leurs conversations d'avenir, ceux qui savaient créer des nouveaux mondes en traversant les océans des banalités et des médiocrités! Que sont devenus ces conteurs qui nous décrivaient nos futurs dans des clairs de lune d'optimisme? 

De nos jours, on ne fait plus l'Histoire , on raconte des histoires; celles  qui feront élire, histoire d'argent, histoire de réussite individuelle, histoire pour corrompre les esprits; histoire d'enfermement de la vie dans les geôles des "mondialisateurs"! le "Gouvernment Business"a pris possession de nos vies et impose aux citoyens du monde tous les "chemins de croix" de la misère. C'est de ce chemin aveugle qu'il nous faut maintenant sortir, que tous ceux qui ont quelques visions pour un avenir plus consensuel et plus motivant se réunissent pour faire échec à la médiocrité de toutes ces gouvernances!