12 février 2010
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Il y a quelques années l'article s'intitulerait le masque et la plume, mais il y a longtemps que l'image a remplacé la plume. On nous a infantilisés pour nous rendre plus réceptifs, on
nous a fragilisés pour nous rendre plus malléables, on nous a culpabilisés pour nous rendre plus corvéables. L'image est devenue tellement hégémonique, que la lecture en France devient une
exception. Le danger c'est qu'à vouloir appréhender l'actualité d'un seul coup d'oeil on est à la merci de toutes les manipulations. Car si la vérité finit par éclater il est indispensable de
chercher à la découvrir. Souvenez vous de la sérénade qui nous a bercés sur tous les tons. La crise est certes douloureuse mais nous nous en sortons mieux que les autres; c'était agréable à
entendre sauf que ce n'est pas vrai. La France a connu cette année la pire récession depuis 1945 avec un recul de 2,2% de son PIB, avec une dette qui est devenue abyssale et un déficit
commercial pharaonique. On pourra toujours trouver quelques pays qui ont fait moins bien mais nous sommes dans la moyenne supérieure des pays européens, et la récession mondiale n'a atteint
que 1,7%. Ce que l'on ne dit pas c'est que bien des pays ont fait beaucoup mieux que nous et que certains pays ont une perception de la crise qui est loin d'être la notre. Ainsi l'Afrique du Nord
et les pays du Moyen Orient ont continué à avoir une croissance positive, sans compter certains pays émergents dont la croissance a été à peine ralentie, la Chine étant l'exemple le plus criant. Je
ne dis pas que nous n'avions pas quelques causes structurelles à ce recul de notre PIB, je dis que l'on est devenu un pays où la dissimulation et la désinformation semblent devenues un mode de
communication. Ces symptômes d'une sérieuse pathologie sociale particulièrement contagieuse se retrouvent dans la communication de bien des administrations. Ainsi aucun des démentis de la police,
dans les affaires les plus simples, n'emporte l'adhésion des populations sur leur véracité. La politique du chiffre à laquelle on soumet cette administration, et dont les membres soulignent la
pression, peut conduire à des attitudes aberrantes et abusives qui ne manquent pas d'être montrées du doigt. Les multiples débats artificiels, la multiplication des lois répressives, le discours
sécuritaire font partie de cette stratégie d'enfumage qui retire toute crédibilité à leurs instigateurs. Revenons à une communication transparente, s'adressant à des interlocuteurs adultes qui
n'ont pas besoin de masque et de voile pour apprécier la situation de leur pays!