Tout un pays a salué l’énorme sursaut de son peuple aux attentats qui l’on frappé dans sa chair et dans son cœur et, je dois dire, aujourd’hui la fierté d’appartenir à ce peuple m’a totalement envahi. Pourtant une inquiétude me ronge, aurions-nous les dirigeants et les hommes politiques susceptibles de faire vivre cette espérance d’une nation réunie au delà des opinions politiques nécessairement différentes qui font vivre une démocratie ? Car l’unité nationale n’est pas un unanimisme mais c’est partager la notion d’un projet national commun, c’est partager le sentiment d’une communauté de destin. C’est cela qui crée une nation et qui la fait vivre au nom de tous ses citoyens. Le reste est tout à fait secondaire et les péripéties de la vie politique sont bien plus basses que ce ciel imaginaire que l’on peut dénommer unité nationale ! Cette unité on l’a vue représentée lors de ces énormes manifestations d’hommage aux victimes de ces attentats barbares dont le nihilisme a fait monter une exigence : celle du respect de l’autre quelles que soient son origine, sa couleur de peau, sa religion ou ses opinions. Pour rester au contact de ce ciel il nous faut acquérir des valeurs qui n’ont toujours été présentes dans la vie politique nationale de ces dernières années où la démolition de l’adversaire et la haine de l’autre étaient des points cardinaux. En ceci la froide exécution des journalistes de Charlie Hebdo dont le talent était de faire rire de tout sans animosité pour qui que ce soit est là pour nous démontrer qu’il est encore loin le temps de l’intelligence et les meurtres de français de confession juive montrent à quel point intolérance et bêtise peuvent se confondre. Quant aux policiers tués pour la défense de nos libertés ils sont les témoins que certains n’ont rien compris au droit du « vivre ensemble » dont la sécurité est le garant !