Ceux qui s’aventurent sur la voie des prédictions sur un avenir plus ou moins lointain sont à peu près sur d’être sur la voie d’à côté. Les exemples sont si nombreux qu’il n’est pas facile d’en sélectionner un. Ce matin, en passant devant une des étagères de ma bibliothèque dispersée aux quatre coins de ma maison je remarquais un livre qui eut son heure de gloire « une brève histoire de l’avenir » de Jacques Attali et un bref instant de mémoire jaillit de mon cerveau qui ne fut pas tendre pour l’auteur dont j’admire la persévérance à se tromper brillamment sur beaucoup de sujets. Il n’en demeure pas moins qu’il est une flamboyance de l’esprit français pour lequel j’ai beaucoup d’affection. Hier dans ma chronique j’ai essayé d’évoquer la permanence des déformations des réalités présentes par toutes sortes de manipulations commerciales, qui pouvaient nous entrainer sur les sentiers de la guerre si nos seules compréhensions du monde passaient par l’émotion. De toute façon la guerre est une option pour tous les condottieres du monde dont les intérêts ne seront pas touchés. Alors laissons aux peuples le soin de déclencher ce que l’on a préparé en coulisses, de formidables et insignifiants hommes de spectacle auront chauffé les salles en s’interdisant de comprendre les vrais enjeux des évènements qui sont largement hors de portée de foules que l’on agite.
Il n’y aura pas de guerre d’Ukraine car les zones d’influence seront respectées et le jeu de rôle que jouent les dirigeants ukrainiens de tous bords les ramènent toujours à la raison car les peuples ont une vague conscience des limites qu’il ne faut pas franchir. Son puissant voisin russe peut s’appuyer sur 28% de la population ukrainienne et sur l'opposition farouche des régions de l’est au nazisme supposé des auteurs de la chute du gouvernement. Après une transition, un homme soutenu par des oligarques et en coulisse par le gouvernement russe reviendra au pouvoir ! Et tout recommencera, une économie dévastée, une survie dépendante de la Russie et un occident qui offrira, comme d’habitude quelques radis.
Les peuples ont cette impression radieuse de faire l’histoire, ceux qui la font ont besoin de lui pour planter les décors et des amuseurs en souliers vernis ont besoin de tréteaux pour se convaincre de leur existence et en ce mardi gras, tout le monde se grime et la fête peut continuer. La joie et l’ivresse de la vie peuvent s’étaler au grand jour et les peuples peuvent se défouler des pressions qu’ils ont confusément conscience de subir.
Je ne suis pas un Cassandre et je ne détiens aucune clé de l’avenir ! Mais j’espère de toutes mes forces que les peuples se déferont de leurs nouvelles chaînes, qu’ils renverseront ces nouvelles dictatures et qu’ils pourront tracer la voie de l’espoir qu’ils auront eux-mêmes déterminée!