A l'âge qui est le mien tout instant de vie est un bonus que je savoure avec une jubilation discrète car les lendemains contiennent toutes les incertitudes liées aux mystères de cet instant dernier, où je retournerai dans le vide qui a vu naître les hommes. Chacun se console comme il peut et l'espoir d'une vie meilleure, pour ceux qui y croient, n'a pourtant rien de rassurant. L'inéluctable instant, profondément inscrit dans nos gènes, lui qui permet la survie de l'espèce, mérite un affrontement à la fois serein et inquiet. Juste avant, reste l'interrogation!
Toutes les morts sont injustes mais il y des morts plus injustes que les autres et le fait divers récent en est une illustration tragique. Sa proximité crée l'émotion et les circonstances provoquent la colère! Récemment un vol Rio-Paris s'abimait dans les flots océaniques avec des centaines de passagers. Dans les semaines qui ont précédé deux avions brésiliens décrochaient de plusieurs centaines de mètres. Les pilotes mettaient en cause, depuis longtemps, des sondes défectueuses et en demandaient le remplacement immédiat. Les tergiversations des compagnies sont pointées du doigt dans la survenue de cet accident. Pourtant, malgré cet accident, des avions ont continué à voler avec ces sondes supposées défectueuses sans la subvenue d'aucun fait tragique. Personne n'a demandé que leurs vols soient suspendus en attendant le remplacement total des sondes incriminées.
Le meurtre d'un joggeuse est insupportable et le meurtrier doit être définitivement mis hors d'état de nuire! Mais quand on entend les cris de haine contre ceux, qui ont permis, avec un luxe de précautions, sa libération conditionnelle, on ne peut que rappeler que seuls 3% des criminels sexuels sont des récidivistes et que la nature humaine reste encore insondable.
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