Dans ces périodes tumultueuses que nous traversons, la réflexion est plus que jamais indispensable ! Les élections régionales en Corse montrent que la tentation « localiste »est de plus en plus attirante et les revendications indépendantistes font souvent le plein d’adhésion dans des pays aussi divers que la Catalogne, le Pays Basque, l’Ecosse ou le Québec. Sans compter tous ces territoires ultramarins dont les peuples veulent l’application du droit à disposer d’eux-mêmes. Dans ce monde où les grands ensembles écrasent le monde par leur puissance financière, par leur impact économique, par leur pouvoir militaire et par leur indéniable influence sur les évolutions de la planète, toute cette problématique peut sembler paradoxale mais elle correspond à un mouvement profond des sociétés actuelles de repli sur soi qui semble faire écho à une crise identitaire dont les manifestations sont nombreuses, nationales, régionales, religieuses ou ethniques !
Il semble que les événements que la France a subis pendant l’année 2015 ont resserré le lien patriotique. Le patriotisme est le sentiment d’attachement fervent et profond à sa nation. La nation est la matérialisation du projet commun d’un peuple et de ses ethnies d’avoir un avenir commun !Il existe des nations dont l’espace est délimité par des frontières, qui sont régie par des institutions politiques, qui sont réglementées par une administration, qui sont défendues par des institutions militaires et dont l’ordre est assuré par des structures policières. Mais d’autres cas peuvent se rencontrer et certaines nations n’ont ni sol, ni institutions, ni administration de quelque sorte. Seuls existent le sentiment d’un projet commun et d’une communauté de destin de même que le sentiment d‘appartenance à un même peuple. C’est ce qui explique certaines revendications d’indépendance.
Mais, ce patriotisme inclut une dimension d’exclusion de l’autre, l’autre qui ne fait pas partie de la nation, l’autre à qui l’on dénie les caractéristiques présumés du peuple national, dont la définition peut être restrictive en fonction de ses convictions idéologiques ! Le patriotisme ne doit pas être clivant et comprendre donc une dimension universelle, c'est-à-dire l’acceptation de l’autre, du différent, de l’étranger.
Patriotisme et universalisme doivent donc être, non seulement compatibles mais intimement liés. Une nation, pour être grande, doit avoir le tropisme de l’universalité, cette dimension indispensable pour la faire reconnaître par l’ensemble de la planète. C’est ce que nous a apporté la philosophie des lumières qui nous a arrachés des griffes des guerres de religions.
La perversion de la nation est le nationalisme qui nous a valu les grandes guerres du 20è siècle et qui continue à semer la haine dans le monde.
Un patriotisme exigeant, un universalisme profond telles sont les conditions d’une nation sûre d’elle et sûre de son avenir !