Le blog de mocekx

Il n’y a pas, comme me chuchote mon vieux voisin, que la date qui soit vraie dans le journal que nous achetons tous les jours, mais une énorme dose de désinformations, que nous les chalands ordinaires, nous gobons avec gloutonnerie ! Tous les jours on nous fait passer un certain nombre d’informations qui, le moins qu’on puisse dire sont des inexactitudes pour ne pas dire de fieffés mensonges.

Pour vous prouver que cette désinformation dure depuis la nuit des temps, je suis forcer de remonter à des périodes que beaucoup d’entre vous n’ont pas connus ! Enfant, j’écoutais avec mon père la voix de l’Amérique, émission en français, sur notre poste TSF et en 1954 passait régulièrement le slogan « adelante con el colonel Castillo Armas, qui tentait de renverser le président Arbenz Gusmans , un des acteurs principaux du printemps guatémaltèque, qui tenta de lutter contre le féodalisme, l’exploitation et la pauvreté qui était l’œuvre de la grande compagnie « United Fruit » qui mettait le pays sous une tutelle de fer ; nous étions persuadés qu’il s’agissait d’un dictateur tant la propagande radiophonique le décrivait comme tel !

Lorsqu’on parlait de Mossadegh, premier ministre d'Iran, dans la presse occidentale, on décrivait le diable en personne. Son seul tord a été d’avoir voulu limiter l’influence occidentale dans son pays et de nationaliser les compagnies pétrolières. Il fut pour cela chassé du pouvoir avec l’aide des américains et du s’exiler en Italie en 1953.

La révolution sandiniste au Nicaragua a été l’objet de la même désinformation et le soutien des « contras » par les différents gouvernements US de cette époque a conduit à un long conflit qui a vu la chute des sandinistes. La presse occidentale faisait des sandinistes des terroristes pro castristes et des contras des combattants de la liberté, ce qui était loin d’être le cas ; ce conflit a donné lieu à un vaste trafic de drogue et a étté finalement néfaste à la démocratie américaine puisque finalement les leaders sandinistes sont revenus au pouvoir de façon démocratique.

Plus près de nous la guerre de Libye et la chute de Kadafi a donné lieu à une littérature pour le moins exagérée et n’a pas abouti, contrairement à ce qu’affirmaient les médias et certains intellectuels français à l’établissement d’une démocratie. Il s’agissait de problèmes d’intérêts nationaux et la désinformation a été totale !

De nombreux exemples sont là pour nous le prouver : le bon peuple des chalands doit être tenu à l’écart des affaires du monde par tous les moyens et en particulier par une désinformation permanente !

Un de mes correspondants m’a rappelé cette devise « on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif » ! C’est cet âne qui va tuer la démocratie ! Nous vivons sous la dictature de l’émotion et cet état est peu propice à l’analyse. Nous sommes donc prêts à l’acquiescement de toutes les mesures qui nous semblent propices, apparemment, à l’augmentation de notre sécurité. Même au prix d’une diminution notable de l’état de droit et surtout à une réduction drastique de nos libertés individuelles. Certains citoyens ont une conscience pleine et entière des conséquences d’une prolongation indéfinie de l’état d’urgence et acceptent cette mesure comme étant indispensable, mais la majorité des opinions positives répondent à la peur qui s’est répandue après la barbarie des attentats.

La plupart des juristes qui se sont exprimés à ce sujet pensent que cette mesure, en dehors de l’arbitraire, n’apporte aucune efficacité supplémentaire à la lutte contre le terrorisme et à la prévention des attentats. Ils affirment que le contrôle d’un juge judiciaire est le garant d’une légalité stricte et du respect de la légalité ! Les citoyens doivent prendre en charge ce dossier et exprimer des opinions circonstanciées !

« Il n’existe point de peuple s’il n’est contenu dans le lien commun de la loi. En dehors de cela, cet assemblage d’hommes est tyran….. » a dit Cicéron. Bien entendu, il est des circonstances où une réduction des libertés individuelles est une nécessité à condition que cet état ne se prolonge pas indéfiniment et qu’il ne devienne pas un mode de gouvernance. La menace est sérieuse et le peuple doit y faire face ! Le rôle d’un gouvernement c’est de lui donner les moyens de le faire. La république a toujours su faire face aux menaces qui pesaient sur elle, elle su y faire face avec ses citoyens, conscients, motivés, lucides, combattifs et justes !

Nos institutions permettent elles de briser les menaces terroristes ? La réponse des juristes est positive ! Nos citoyens sont ils à même d’y faire face ? Le doute est permis quand on voit les réactions apeurées et intempestives de certains de nos compatriotes dont les propos discriminants sont souvent écœurants !

Il n’est pas de discours de responsabilisation qui puissent ramener certains à des attitudes plus républicaines ! L’âne ne veut pas boire !

AVENIR ET PROJET

N’étant pas historien, il est difficile pour moi de parler de notions dont le sens a évolué avec l’histoire. Mais toutes les polémiques actuelles titillent ma compréhension des situations et des évènements surtout en fonctions des interprétations biscornues que certains, ignorants comme moi de l’histoire diffusent dans des discours souvent mal odorants !

L’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante dans la collectivité territoriale corse a mis en évidence l’affirmation d’un peuple Corse dans la bouche de ses nouveaux élus. Il y a eu une levée de boucliers tonitruante de la part de la classe politique continentale qui déniait à la population de l’ile le qualificatif de peuple ! On peut s’interroger sur une telle avalanche verbale quand on sait que le mot peuple contient des critères géographiques, ethniques, linguistiques, mais qu’il insère en son sein une dimension volontariste qui fait partie de l’intime de chacun, sans compter la dimension historique !

On peut donc se poser légitimement la question : qu’est ce qu’un peuple ?

Notre très puissant penseur de premier ministre a déclamé péremptoirement qu’il n’y avait qu’un peuple : le peuple français ! C’est une conviction intime qui n’a nul besoin d’explications pour la valider. Mais c’est faire fi des revendications nationalistes des bretons ou des basques, entre autres.

Mais je n’ai pas les mêmes certitudes que notre maître à penser et j’ai toujours appris que le doute était la première étape de la vérité. Quels sont les contours de la définition d’un peuple ? Ce n’est seulement un territoire, sinon toutes les diasporas du monde ne feraient pas partie des peuples dont ils se revendiquent ! Ce n’est pas une langue car bien des éléments d’’un peuple parlent des langues différentes ! Ce n’est pas une génétique car ceux qui se revendiquent d’un peuple peuvent avoir des génétiques très différentes tels les juifs ashkénazes et les séfarades ! Ce n’est pas une religion car bien des éléments d’un peuple ont des religions différentes ! ce n’est pas une origine car certains peuples comme le peuple français ont des origine multiples ; pour le peuple français vandales, burgondes, alamans, wisigoths, celtes gaulois, francs etc. ! Ce n’est seulement une culture car un peuple peut être multiculturel !

Alors quels sont les éléments constitutifs d’un peuple : une civilisation peut être , mais surtout la volonté d’avoir un avenir commun et un projet de vivre ensembles !

Un peuple est d’abord une volonté et un projet et le sentiment d’appartenance à une histoire d’avenir !

Je suis toujours admiratif de l’enthousiasme militant des adhérents aux partis politiques et même de ces sympathisants qui expriment bruyamment lors joie et leur bonheur devant toute apparition de leur idole quand ce n’est pas la vue d’une photo le représentant ! Je suis encore plus fasciné par leur ténacité, par leur pugnacité et leur attachement, sans réserve au programme, aux proclamations, aux promesses de leur héraut alors que l’expérience a montré que peu sont tenues ! Ainsi sont faits les partisans avec une capacité d’oubli qui préserve leur foi !

Je reçoit tous les jours des mails ou des articles décrivant en détails les avanies des adversaires politiques avec l’arrière pensée qu’ils sont les seuls à être honnêtes et que leur arrivée au pouvoir allait coïncider avec le retour de la probité et de l’efficacité. Je n’ai aucune raison de douter de leur sincérité et ce souci de participer au grand renouveau de leur pays me parait fascinant.

Et pourtant, depuis des décennies il ne passe pas grand-chose de neuf dans notre pays ! Il semble régner un ordre immuable peu altéré par les diverse évolutions politiques qui égratignent, à peine, la carapace conservatrice que certains ont pris la peine de construire et d’entretenir sur notre société !

Le vent qui affole les branches de nos platanes nous donne une sonorisation chaotique des temps que nous vivons ! Nous avons pris la précaution de laisser le froid en dehors de nos vieux os et ne pouvons que nous en féliciter. Je ne peux qu’annuler les sorties que je projetais et je me retrouve en face d’un pigeon courageux en quête d’improbables insectes que le temps a depuis longtemps chassés de l’atmosphère ! En face surtout d’une réalité peu ragoûtante que constitue la réalité politique et sociale de ce pays !

Mais je me cogne contre le mur que l’on a construit avec patience et habileté pour écarter les citoyens des responsabilités réelles de leur pays !

D’abord une « déconscientisation » systématique d’une bonne moitié de la population, action dont les édiles des villes alliées aux mafias locales perpétuent dans les quartiers les plus démunis, où les jeunes et moins jeunes sont réduits à des expédients et sont devenus des sous citoyens qui ne participent en rien à la vie politique. Ce sont des territoires abandonnés de la République au grand bonheur de ceux qui veulent garder leur place au chaud sans aucune contestation sociale !

Ensuite une bourgeoisie financière et commerciale, établie en groupe fermé qui régit les conditions de vie de toute une population, servie par des politiciens assesseurs de leur politique rétrograde et sans imagination qui n’a pas intérêt à voir bouger quoi que ce soit !

Une classe politique qui s’auto génère de génération en génération dans des structures d’accès au pouvoir dont ils sont les seuls à connaître les codes !

Une déstructuration sociétale stimulée par des organisations internationale comme l’OMC qui interdit tout progrès social et tout renouvellement structures de production !

Un système éducatif et de formation dont les modules actuels ne correspondent nullement aux besoins du pays !

Un parti politique archaïque et malfaisant qui capte les voix des mécontents sans aucune perspective à leur offrit !

Révolutionner tout cela demandera des trésors d’imagination et une volonté politique à toute épreuve !

Dans ces périodes tumultueuses que nous traversons, la réflexion est plus que jamais indispensable ! Les élections régionales en Corse montrent que la tentation « localiste »est de plus en plus attirante et les revendications indépendantistes font souvent le plein d’adhésion dans des pays aussi divers que la Catalogne, le Pays Basque, l’Ecosse ou le Québec. Sans compter tous ces territoires ultramarins dont les peuples veulent l’application du droit à disposer d’eux-mêmes. Dans ce monde où les grands ensembles écrasent le monde par leur puissance financière, par leur impact économique, par leur pouvoir militaire et par leur indéniable influence sur les évolutions de la planète, toute cette problématique peut sembler paradoxale mais elle correspond à un mouvement profond des sociétés actuelles de repli sur soi qui semble faire écho à une crise identitaire dont les manifestations sont nombreuses, nationales, régionales, religieuses ou ethniques !

Il semble que les événements que la France a subis pendant l’année 2015 ont resserré le lien patriotique. Le patriotisme est le sentiment d’attachement fervent et profond à sa nation. La nation est la matérialisation du projet commun d’un peuple et de ses ethnies d’avoir un avenir commun !Il existe des nations dont l’espace est délimité par des frontières, qui sont régie par des institutions politiques, qui sont réglementées par une administration, qui sont défendues par des institutions militaires et dont l’ordre est assuré par des structures policières. Mais d’autres cas peuvent se rencontrer et certaines nations n’ont ni sol, ni institutions, ni administration de quelque sorte. Seuls existent le sentiment d’un projet commun et d’une communauté de destin de même que le sentiment d‘appartenance à un même peuple. C’est ce qui explique certaines revendications d’indépendance.

Mais, ce patriotisme inclut une dimension d’exclusion de l’autre, l’autre qui ne fait pas partie de la nation, l’autre à qui l’on dénie les caractéristiques présumés du peuple national, dont la définition peut être restrictive en fonction de ses convictions idéologiques ! Le patriotisme ne doit pas être clivant et comprendre donc une dimension universelle, c'est-à-dire l’acceptation de l’autre, du différent, de l’étranger.

Patriotisme et universalisme doivent donc être, non seulement compatibles mais intimement liés. Une nation, pour être grande, doit avoir le tropisme de l’universalité, cette dimension indispensable pour la faire reconnaître par l’ensemble de la planète. C’est ce que nous a apporté la philosophie des lumières qui nous a arrachés des griffes des guerres de religions.

La perversion de la nation est le nationalisme qui nous a valu les grandes guerres du 20è siècle et qui continue à semer la haine dans le monde.

Un patriotisme exigeant, un universalisme profond telles sont les conditions d’une nation sûre d’elle et sûre de son avenir !